Anémone

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Cette jolie anémone a été prise au jardin des plantes par une belle journée de printemps.

A l’époque où fleurissent les anémones rouges, prémices du beau temps, revient chaque année à Chypre, Adonis, le jeune dieu de la Beauté et de l’Amour, symbole du renouvellement annuel de la vie et de la végétation. La fête printanière se perpétue de nos jours dans les célébrations de Pâques, sans que personne ne fasse évidemment allusion ni à Adonis, ni à Aphrodite/Vénus, divinité au souvenir ineffaçable.

Jadis, à Byblos, la cité phénicienne qui s’enorgueillissait de posséder le temple le plus vaste dédié à Adonis, les femmes accompagnaient avec des lamentations et des pleurs la mort annuelle du dieu, et toute la cité exposait des pots avec des jeunes pousses, décorés de fleurs, dans les rues de la ville pour célébrer le renouveau de la végétation du monde. Pour que ces « végétations » fragiles accompagnent le dieu dans son voyage mortuaire, on les jetait dans la mer ou dans une source avec des statuettes à l’effigie d’Adonis ; le lendemain on célébrait sa résurrection.

On retrouve des pratiques étonnamment semblables dans les églises siciliennes et sardes les jours de la Passion. A l’approche de Pâques, les femmes font germer dans des soucoupes des graines de blé, d’orge et des lentilles. Les pousses, pâles parce que maintenues dans l’obscurité, se développent rapidement et, le jour de la Passion, ces bouquets exsangues, les « neinneris », entourés de rubans rouges, sont déposés dans les reposoirs du Christ. A la fin de l’office, chargés d’un pouvoir bénéfique, ils sont rapportés à la maison, puis séchés pour conjurer les maux pendant toute l’année.

Enfin, suivant la tradition, le sang d’Adonis a donné sa couleur rouge à l’anémone, tandis que le sang du Christ aurait donné sa couleur au coquelicot qui était jadis une fleur terne de la colline du Golgotha.

 

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